Dans un article récent publié par Le Monde (1), Antoine Reverchon, rédacteur en chef du supplément “Le Monde Economie”, se demande si la France a un problème avec l’entreprise ou les entrepreneurs ? Il existe une réelle contradiction bien française entre l’envie d’entreprendre et les moyens qu’on se donne pour y arriver. Le portage salarial peut contribuer à aborder cette transition dans de meilleures dispositions…
La France, l’entreprise et les entrepreneurs
Au delà de la confusion possible entre les deux et du risque de généralisation, on voit bien qu’il y a une exception française qui fait la part belle à l’envie d’entreprendre. Le besoin d’indépendance, d’un côté, et la transformation réelle en entreprise durable, de l’autre côté. Pour ce qui concerne les créateurs d’activités de prestations intellectuelles, chez ITG nous vivons tous les jours cette construction progressive de l’autonomie professionnelle, qui permet à chaque consultant de se doter des moyens pour réussir sa création.
La France vit avec des sentiments contradictoires : la haine des grands patrons qui délocalisent aussi leurs revenus pour échapper aux impôts et en même temps l’engouement pour le régime d’auto-entrepreneur, censé stimuler la création d’entreprise. On a évidemment confondu les patrons interchangeables qui partaient avec des parachutes dorés, après avoir précipité l’entreprise dans de graves difficultés, avec les patrons créateurs/investisseurs, y compris de PME/PMI, immense majorité du paysage de l’entreprise française. Idem pour le rejet de l’économie fictive purement financière qui a failli nous propulser dans des abîmes épouvantables et la récente révolte des “pigeons” médiatiquement orchestrée ou la fronde des auto-entrepreneurs qui ont peur de perdre leurs avantages compétitifs (sic!), à savoir une concurrence sur les prix s’appuyant sur un calcul à court terme de moindres charges.
Le portage salarial, un tremplin vers création d’entreprise ?
Mais ce qui me semble le plus frappant c’est cette contradiction entre l’envie d’entreprendre et les moyens qu’on se donne pour y arriver. Sans citer le détail d’un billet (2) publié sur le site Envie d’entreprendre, on voit de plus en plus de personnes qui se concentrent sur le choix du statut et une étude de marché très légère au lieu de construire une approche marketing ciblée et dé-banalisée. C’est là que le portage salarial peut favoriser cette montée en puissance progressive, avec essais-erreurs, réseau, rencontres, accompagnement et soutien. C’est en tous cas la mission d’ITG, au delà du service administratif, juridique et financier. C’est aussi la passion des conseillers/délégués partout en France.
L’intérêt pour les porteurs de projet de création est d’avoir un tremplin pour sauter le pas vers la société, avec beaucoup moins de risques que l’entrepreneur individuel. L’intérêt pour les personnes qui n’avaient qu’une envie peu précise d’entreprendre est d’avoir une fonction de couveuse commerciale qui leur apportera soit une activité motivante de travail par missions soit un emploi classique où ils pourront développer une autre forme d’autonomie professionnelle, alors que leur rêve d’indépendance n’était peut-être qu’une réaction à une situation professionnelle antérieure peu satisfaisante. Ainsi donc, il est possible de retrousser ses manches, de prendre soin de soi et de construire quelque chose, en ne restant pas seul et centré sur ses chimères.
Évolution de la création d’entreprise en France
L’article du Monde cite les auteurs de l’étude GEM (Global Entrepreneurship Monitor) qui constate que la récente et forte progression des créations d’entreprise en France “provient exclusivement d’une augmentation d’entreprises sans salariés” ! Il serait plus juste d’ajouter : “et avec peu ou pas de chiffres d’affaires”, ce qui relativise les soit-disant statistiques de création d’entreprise. Inscription au RC ou au régime d’AE ne signifie pas entreprise effective puisque, comme le dit l’Acoss, l’agence centrale des organismes de sécurité sociale, dans son bilan du dispositif auto-entrepreneurs à fin mai 2012 : “Pour une majorité des auto-entrepreneurs déclarant un CA positif, le régime microsocial ne permet de dégager au mieux qu’un complément de revenu.” Ensuite, une fois créée, l’entreprise doit durer, passer la rampe des 2 ou 3 premières années. Or, comme le dit la récente enquête de l’Insee, le taux de mortalité des auto-entreprises est plus fort celui des formes plus classiques d’entreprise individuelle ou de société : un quart des AE créées l’année de lancement du nouveau régime (2009) “a dégagé un revenu positif de façon continue sur les 3 ans”.
Sécuriser sa création, en se concentrant sur ses clients et son activité, c’est ce que permettent des solutions comme le portage salarial, pour rapprocher rêve et réalité, augmenter les chances de réussir.
1) article du monde : Non, les français ne sont pas fâchés avec l’entreprise
2) le billet : De l’envie à la décision d’entreprendre