On a l’habitude de lire que les nouvelles réglementations génèrent de nouvelles sources de missions pour le conseil. C’est vrai. Mais il existe une autre source qui n’est pas prête de se tarir. Que l’on parle de la 1e, 2e ou 3e révolution industrielle, force est de constater que le résultat en est une expansion du secteur tertiaire. Les missions en entreprises que captent les consultants font partie de ce secteur tertiaire qui continue à se développer. Les fonctions tertiaires constituent un potentiel de missions parallèlement aux fonctions traditionnelles salariées.
Le secteur tertiaire n’est pas issu de la génération spontanée
Le secteur des services est bien né et s’est développé dans l’industrie. Les fonctions tertiaires étaient bien présentes chez les grands mastodontes industriels tels que Ford, Siemens, Peugeot, Renault, Michelin et bien d’autres. Les fonctions tertiaires étaient intégrées ce qui les a rendues invisibles. Ces entreprises avaient des départements juridiques, RH, financiers, marketing, communication, commerciales et même sociales… bien dotés. C’est le processus d’externalisation et donc de séparation de ces fonctions qui a marqué leur développement marchand.
En initiant un mouvement de recentrage sur leur cœur de métier elles ont transféré les activités dites périphériques à des prestataires de services. L’homme et la femme de ménage des entreprises sont partis continuer leur carrière dans des entreprises de nettoyage et s’appellent désormais techniciens de surface. Même les départements de R&D finissent par s’externaliser. Ces séparations font le premier terreau du développement des prestations intellectuelles.
Le processus de professionnalisation qui s’en suit est intéressant
En s’externalisant ces professions ont gagné en compétences. Elles ont fourbi leurs armes pour proposer interventions et méthodes de plus en plus sophistiquées par les consultants et experts de plus en plus pointus et aguerris. Le professionnalisme et les compétences de ces personnes s’est donc épanouit sur ce phénomène qu’il a contribué en retour à s’enrichir.
En effet, ce sont bien ces prestataires qui proposent en retour des méthodes pour améliorer les circuits et les flux. Méthodes, dont ont bien besoin les firmes en réseau ou mondialisées. Aujourd’hui, les délocalisations continuent ce processus de séparation des fonctions. Ce sont bien de nouveaux besoins de coordination, de logistique qui sont créés, c’est à dire de nouvelles sources de prestations pour les consultants afin d’accompagner les entreprises dans leurs transformations productives.
Le conseil et le travail par mission s’inscrivent dans cette démarche
Le conseil est ainsi devenu une activité dynamique et créatrice de valeur pour les entreprises et a fortiori en termes de création d’emploi. Détecter les enjeux des entreprises et les failles dans leurs organisations est par conséquent source de missions. Les professionnels qui ont géré des problématiques opérationnelles issues des adaptations des entreprises à leur environnement, qui ont inventé de nouvelles réponses, ou qui ont travaillé sur des points peu visibles mais fragiles des organisations ont de l’or dans les mains.
La difficulté réside dans la mise en évidence de ces points. Ce n’est pas dans une description de poste que l’on va les identifier. Et paradoxalement, ce n’est même pas sur un CV qu’elles éblouissent. Elles sont généralement profondément cachées. Le mieux est de travailler à partir des réalisations concrètes et si possible de répondre à la question : quel problème avez-vous contribué à résoudre dans votre entreprise ? Quels sont les enjeux de ce secteur relativement à votre domaine de compétence ? Quels points fragiles voyez-vous ?
Trouver la bonne expertise…
Se questionner ainsi est une bonne façon de faire émerger une expertise. L’intérêt est d’apporter un service à une entreprise et de s’en servir comme base pour développer ensuite des prestations plus élaborées et plus conséquentes.
La source des missions dans les fonctions tertiaires n’est pas prête de se tarir. Il faut regarder sous quel coin du tapis s’accumule la poussière et ce sont bien les anciens salariés qui savent de quel coin l’on parle.
2 commentaires
Les questions inspirantes sont bien liées à mon expérience et, incarner cette expérience semble indispensable à la profondeur du discours.
Oui, les questions:
Quel problème avez-vous contribué à résoudre dans votre entreprise ?
Quels sont les enjeux de ce secteur relativement à votre domaine de compétence ?
Quels points fragiles voyez-vous ?
Quelles est votre différence et richesse ?
Quel élément peut renforcer la confiance et le lien avec le client ?
Ma clarté d’intention est elle alignée avec mon projet et les besoins clients ?
Sur quelle base puis-je co-construire avec le partenaire-client ?
Quelle est ma réputation et que disent mes amis, mes fans, mes clients ?
Merci beaucoup pour cet article !