Quand on se lance dans une activité de consultant autonome, il est important de bien réfléchir avant de choisir son statut. Si l’aspect économique est bien sûr important, il ne faut pas négliger les avantages sociaux que peuvent vous apporter le portage salarial en comparaison au statut d’indépendant / freelance. Prévoyance, assurance chômage, retraite… analyse comparative détaillée des avantages sociaux du professionnel autonome.
Portage salarial ou autre statut freelance, que choisir ?
Dans l’article précédent, on a vu que l’écart entre le coût du régime indépendant et celui du Portage Salarial était très peu important contrairement à ce qui est véhiculé par l’opinion commune. Il n’est en fait que de 7,24 % frais de gestion de la société de Portage compris.
Si cet écart peut sembler faible, les bénéfices différentiels entre Porté et freelance sont eux très importants. Le Porté bénéficie du régime des salariés et en l’occurrence il prends moins de risques à titre personnel et conforte son avenir économique.
Les différents points d’écart que nous examinerons sont les suivants :
- La prévoyance
- L’assurance chômage
- La retraite
Ces trois points sont effectivement ceux qui marquent le plus de différence et qui font que le Portage salarial est aujourd’hui de plus en plus prisé. En effet pourquoi prendre des risques inutiles alors que ce nouveau dispositif permet d’atteindre un niveau de protection social parmi les meilleurs en Europe.
La prévoyance
La prévoyance permet de pouvoir être indemnisé en cas de maladie, de décès ou d’accident. Elle est indispensable lorsqu’on a autour de soi des personnes à charges, elle évite de cumuler les difficultés liées à la maladie et la précarité économique.
Dans le cas du consultant indépendant il est absolument nécessaire de contracter un complément d’assurance si on souhaite pouvoir être indemnisé correctement. Inutile de souligner que cette souscription complémentaire réduira encore l’écart de coût des cotisations entre ce régime libéral et celui de salarié Porté sans pour autant résoudre les deux autres catégories de questions.
Dans chaque cas nous baserons notre exemple sur un chiffre d’affaires de 60 000 € pour rester constants dans notre comparaison.
La prévoyance comparée du travailleur indépendant et du salarié, (si on considère la seule cotisation de base), apportent les protections suivantes :
Salarié (convention syntec) |
Indépendant (freelance) |
|
Maladie : |
3 jours |
Non applicable |
IJSS |
Salaire journalier brut de référence x 60% pendant les 28 premiers jours puis 80% à compter du 29e jour (plafond de 185,31€ par jour du 1er au 28e jour puis 247,08€ à compter du 29e jour) |
Néant |
Rente invalidité |
Taux d’invalidité > 66%, l’assureur complète les rentes versées par la Sécurité sociale à hauteur de 80% du salaire brut sans excéder le salaire net |
Montant pour taux minimum d’invalidité de 66% de 3432€ à 17 160€ par an en fonction de la classe cotisée |
Capital décès |
170 % x total des rémunérations brutes perçues au cours des 12 derniers mois |
En fonction de la classe cotisée au moment du décès
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Cotisation prévoyance |
Salaire brut plafonné à la tranche C avec pour taux de cotisation:
|
En fonction de la classe cotisée :
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L’assurance chômage
L’assurance chômage est un des écarts parmi les plus frappants puisque les travailleurs indépendants n’ont aucune couverture prévue dans le régime de base. Le risque de perte d’activité doit être assuré au travers d’une souscription volontaire s’ils veulent le couvrir.
En tout état de cause, les propositions faites par les différents assureurs sont loin de valoir le régime général des salariés. Si le consultant indépendant devait se couvrir dans des termes identiques, le coût qui lui serait alors proposé deviendrait pour lui prohibitif et il y a de fortes chances que les assureurs qui proposeraient un tel produit d’assurance se discréditeraient.
Ici la comparaison est simple, dans le cas du salariat il existe une protection qu’on qualifie d’excellente dans toute l’Europe, dans le cas de l’indépendant rien n’est prévu dans le régime général.
La retraite
Ceux qui côtoient des travailleurs indépendants venant de liquider leur retraite les ont sans doute entendu se plaindre du sort qui leur est fait. Cette retraite semble en effet ne pas aller de soi. La cotisation de base ne permettrait pas de se constituer une retraite suffisante pour assurer son devenir économique et elle serait notoirement en deçà de celle des cadres.
Pour trancher ce débat, examinons la retraite d’un freelance ayant cotisé 42 annuités et comparons la à celle d’un cadre ayant perçu des revenus identiques.
Nous conserverons notre niveau de 60 000 € d’honoraires que nous comparerons à un salaire brut de 40 000 € annuels.
Exemple chiffré sur l’hypothèse d’un plafond sécurité sociale à 37 032 € :
Salarié |
Indépendant |
|
consultant à 3000 euros nets/mois | 36000 | 36000 |
salaire brut | 46153,84 | / |
cotisations sociales | 10153,84 | / |
dont retraite base | 6394,96 | 3150,86 |
dont retraite complémentaire (hors CET et AGFF) | 1184 | |
arrco | 2777,4 | / |
agirc | 1851,73 | / |
Points acquis et retraite acquise au bout de 42 années : |
||
Points retraite de base | N/A | 453 |
Points retraite complémentaire | / | 36 |
ARRCO pour 1 année | 145,90 | / |
AGIRC pour 1 année | 279,47 | / |
Retraite de base pour 1 année | 440,85 | 251,27 |
Retraite complémentaire | / | 93,6 |
ARRCO pour 1 année | 182,57 | / |
AGIRC pour 1 année | 121,62 | / |
Retraite annuelle par année de travail | 745,05 | 344,87 |
Retraite annuelle pour 42 ans d’activité |
31292,41 |
14484,92 |
Conclusion : avantage au statut de salarié en portage salarial par rapport au statut freelance
Dans ces trois domaines on constate que le salarié est dans une bien meilleure position que l’indépendant pour une différence qui est loin d’être en proportion avec le désavantage. Pourtant nous n’avons analysé que l’écart constitué par le niveau différentiel de protection sociale. Mais il existe d’autres désavantages qui sont très loin d’être négligeables. Ils peuvent s’évaluer en termes de manque à gagner, coûts cachés ou de confort. Toutes choses importantes lorsqu’on devient employeur de soi, autonome et donc capable d’assumer la recherche et l’exécution de ses missions.
C’est pourquoi nous évoquerons dans un dernier article sur ce sujet, les différences sensibles qui ne peuvent être ignorés pour faire un choix bien informé. Nous dirons que chacun peut prendre la décision qui lui convient mais il ne peut pas choisir d’ignorer les conséquences de celle-ci.
Voir aussi les 2 autres articles de cette série sur le blog :
- Statut d’indépendant vs. portage salarial : quelle économie ?
- Portage salarial vs indépendant : les avantages qualitatifs
5 commentaires
Moi, je préfère le freelance. Les avantages que les salariés ont, je peux me les réserver moi-même en mettant de côté une partie de ma rémunération. Etre salarié, je pense que cela contient trop de responsabilités dont je ne veux pas me préoccuper.
Bonjour Marc, je suis en train de réfléchir, et me mettre en freelance ou en portage. j’échangerais volontiers avec toi. (thierry@pepe.nom.fr) Cordialement.
Vous avez bien raison, les salariés sont plus avantagés. On ne se soucie pas d’économiser, l’entreprise le fait pour nous.
Bonjour
Je suis retraité depuis 16 ans (71 ans) Je voudrais me mettre en portage salarial dans la revente de fruits et légumes en ligne avec une boutique en ligne et vendre aussi mes paniers en porte à porte. Pratiquez-vous cette activité ?
Cordialement
Bonjour,
Je vous remercie pour votre message. Malheureusement, ITG ne peut pas porter votre activité.
Cordialement,
La Rédaction