Entrepreneur et conférencier, Sean Luzi est le co-auteur du livre “Mobilisez vos ressources émotionnelles, Comment optimiser vos capacités pour surmonter les défis”, aux éditions Dunod.
Nous l’avons interviewé afin d’en savoir plus sur son livre et sur son expertise.
D’où vous est venue l’idée originale d’écrire un livre sur les ressources émotionnelles de l’entrepreneur ? Qu’est-ce qui vous a motivé ?
J’ai co-écrit ce livre avec mon père. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur mes aventures entrepreneuriales, mais aussi sur son expertise et son profil atypique.
Mon père cumule une expérience de dirigeant de PME dans l’aéronautique et dispose aussi d’une casquette de sophrologue praticien (la sophrologie est une discipline qui s’intéresse aux mécanismes émotionnels).
Nous avons donc trouvé pertinent d’écrire un livre qui rassemble le côté “entrepreneuriat” et l’aspect “psychologique, mental, émotionnel”.
Après avoir assisté à l’une de nos conférences au salon des micro-entreprises, Dunod nous a suggéré l’idée de publier un livre sur le sujet, qui fasse la jonction entre l’univers business et les ressources internes des êtres humains qui se manifestent à travers les entrepreneurs.
A qui s’adresse ce livre et quels sont ses principaux atouts ?
Bien qu’il appartienne à la collection “entrepreneur”, ce livre s’adresse à tout le monde, puisque nous avons tous quelque chose à entreprendre. Entreprendre peut se traduire par la création d’une entreprise, mais aussi par un retour vers le sport, la réalisation d’un tour du monde ou encore la participation à un marathon.
On parle donc d’entreprise au sens très large : quoi qu’on veuille entreprendre, le schéma est le même. Dès lors qu’on a une idée, le passage à l’action nécessite de mobiliser des ressources, notamment émotionnelles. Nous parlons justement de ces ressources dans ce livre.
Il s’agît d’un ouvrage universel et vulgarisé, qui ne nécessite pas d’avoir des notions pointues en psychologie pour être lu. Il s’appuie sur 40 témoignages d’entrepreneurs qui rendent le livre très digeste, grâce à de nombreux exemples et anecdotes, et il se divise en 2 parties :
• Une première partie théorique, pour comprendre et appréhender les concepts qui tournent autour des émotions : confiance, adaptation, chance, désir, prospective, estime de soi, optimisme, audace, créativité, motivation, mécanisme du stress, intelligence émotionnelle et relationnelle…
• Une seconde partie très pratique pour mieux mobiliser ses propres ressources émotionnelles et comprendre comment s’engager dans une dynamique de progression. Pour cela, nous avons intégré 60 bonnes pratiques utilisables au quotidien.
Comment expliquez-vous l’écart important entre ceux qui ont l’envie d’entreprendre et ceux qui franchissent le pas ?
Chacun peut avoir une idée et l’envie d’entreprendre, mais on parle d’entrepreneuriat lorsqu’on passe de l’idée à l’action et qu’on est capable de maintenir cette action dans le temps. Ceux qui se différencient sont donc ceux qui passent à l’action.
Ce passage à l’action est notamment déterminé par notre capacité à sortir de notre zone de confort. Les personnes qui entreprennent sont prêtes à dépasser leurs habitudes et à prendre des risques. Pour cela, elles mobilisent différentes ressources émotionnelles : confiance, faculté d’adaptation, opportunisme, optimisme, créativité, résistance au stress, concentration, capacité à prioriser sans se détourner d’un projet. Mais encore, un niveau de désir élevé ainsi qu’une intuition supérieurs à la moyenne.
Mises bout à bout, toutes ces ressources mentales et émotionnelles vont être déterminantes pour le passage de l’idée à l’action. On parle d’émotions cinétiques pour désigner la confiance, l’optimisme, la joie, l’enthousiasme et au contraire d’émotions inhibitrices à propos de la méfiance, de la peur, du doute ou encore de l’anxiété. C’est la combinaison de l’idée, de la motivation, du désir et du sens qui vont permettre à un entrepreneur potentiel de se lancer.
Résultats du test “CCI Entreprendre”, réalisé auprès de 6000 entrepreneurs. Ceux-ci ont été questionnés sur les ressources importantes aux yeux d’un entrepreneur. Les résultats sont connectés aux ressources dont nous parlons dans le livre.
Quels sont vos trois meilleurs conseils utilisables au quotidien par un freelance pour développer ses capacités de réussite ?
• Mieux appréhender l’échec
Lorsqu’un freelance rencontre l’échec, il y a un risque que celui-ci remette en cause son estime de lui-même ainsi que sa valeur personnelle et professionnelle. En réalité, l’échec n’est jamais quelque chose de global et nous pouvons le segmenter en identifiant ses composantes externalisables.
Il est donc important d’analyser cet échec, de le découper en “morceaux” pour voir ce qui est de notre responsabilité et ce qui ne l’est pas. En l’occurrence, ce qui ne relève pas de notre zone de responsabilité peut être externalisé : on n’est jamais responsable de tout.
Segmenter un résultat que l’on considère comme un échec permet de mettre le doigt sur ce qui est en dehors de notre zone de confort. On peut ainsi rationaliser l’échec, atténuer la douleur ressentie et diminuer l’intensité émotionnelle de celui-ci.
• Créer un filtre anti-information anxiogène
Chaque jour, nous sommes soumis à une quantité d’informations démesurée en regardant la télévision, en lisant les journaux ou même avec notre entourage. Malheureusement, bon nombre des informations que l’on reçoit sont négatives, ce qui crée de l’anxiété. Celle-ci est une émotion qui entame notre énergie.
Je recommande donc d’installer un “pare-feu” pour filtrer les messages : à force, on diminue la quantité d’informations négatives reçues et on apprend à ne laisser passer que le positif.
Cette démarche permet de créer une “bulle” autour de soi pour instaurer de la confiance et de l’énergie, et ainsi en finir avec les informations anxiogènes (crise, chômage…).
• Exploiter la contagion émotionnelle
Un freelance alterne les périodes chargées et les périodes creuses, ce qui peut l’amener à être isolé. Il risque ainsi de tourner en rond et de créer des boucles avec ses propres émotions.
Pour éviter la solitude, les salons, réunions, séminaires ou évènements de coworking sont des solutions qui permettent d’exploiter la contagion émotionnelle des autres et de rencontrer des gens plein d’énergie.
Début février se tenait le Salon des entrepreneurs. L’évènement a réuni 68 000 personnes pleines de confiance et d’optimisme. Lorsqu’on baigne dans un écosystème tel que celui-là, nos batteries sont rapidement rechargées.
Il s’agit donc d’exploiter intelligemment ses ressources émotionnelles en allant chercher le contact physique des personnes positives, et au contraire de mettre un frein à vos relations toxiques et énergivores.
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