Le passage de la quarantaine est souvent l’heure des questions, des doutes… et des décisions. Et si un changement de cap salutaire faisait découvrir de nouveaux horizons toujours aussi exaltants, dix ans après ?
Mini-nouvelle rédigée dans le cadre du concours « Travailler autrement : auteur de sa vie professionnelle, auteur de soi » organisé par ITG.
Questions, doutes, hésitations, remise en cause… j’ai 40 ans.
Ces réflexions existentielles m’assaillent par surprise. Elles ne sont pourtant pas nées dans les volutes des bougies que je viens de souffler. Tumulte festif, gâteau écœurant, champagne renversé sur une robe immaculée. Drôle de moment pour faire son examen de milieu de vie. Je me ressaisis. Je raccompagne la dernière invitée. Je la rassure : le champagne ne tâche pas. Je suis épuisé. Trop pour ranger. Reste de mégots. Cacahouètes oubliées. Je débarrasse un transat de ces oripeaux. Je m’avachis. Il est tard. J’ai un peu frais.
Je pense. Passage dans la quarantaine. Corollaire de questions. Elles étaient présentes depuis longtemps, sous jacentes, banalisées par le questionnement habituel de ma nature anxieuse. Une chouette hulule. Les moustiques pullulent. Mais pas envie de rentrer. Mes enfants dorment à l’étage. Ils sont les déclencheurs de mon questionnement. En me posant des questions sur eux, je me suis posé des questions sur moi. C’est dingue. C’est pas moi qui les élève. C’est eux qui m’élèvent.
L’évidence s’impose. Je suis mal dans mon job. Sur-engagement. Manque de reconnaissance, procédures, contraintes, résistances, blocages, lassitude, perte de sens, stress, mal-être. Besoin de changement. Un autre boulot. Non j’ai déjà donné. Toujours pareil. Que faire ?
Brumes d’alcool. Une voix. Ma femme m’appelle. Je vais me coucher…
Le réveil sonne. 6h00. Je me lève. Rituels matinaux. Je quitte la maison. Le taxi m’attend. La gare. Quai N°2. Voiture 11 place 83. Mon Iphone vibre. Un SMS ; « bon anniversaire, bonne journée. Ta femme qui t’aime… même à 50 ans et même si tu voyages trop ! ». Je souris. Elle m’a toujours soutenu dans mes choix. Celui-là aussi.
Dix ans déjà que j’ai développé mon activité de consultant. Le choix confortable et rassurant du portage salarial. La prospection. Les formations. Souvent animateur, parfois stagiaire. Besoin d’apprendre, nécessité de se former et d’apporter des réponses. Les missions de conseil. Les coaching. Les clients satisfaits et la reconnaissance de leurs collaborateurs.
Besoin d’aider les autres. Je me sens utile. J’aime mon métier. Je suis indépendant. Je suis libre. Libre de me réaliser.
Patrice Michelland
Performance & Mieux-être
Cette mini nouvelle a été rédigée dans le cadre du concours « Travailler autrement : auteur de sa vie professionnelle, auteur de soi » organisé le club des consultants ITG du Languedoc-Roussillon. En savoir plus sur le concours.