Le portage salarial en France (4/5) Nous analysons cette fois les étapes qu’impose la recherche de l’autonomie professionnelle, entre réalisation des missions et prospection.
Recherche d’autonomie : surcharge ou manque de travail ?
Le salarié porté qui souhaite conquérir son autonomie doit passer par plusieurs stades :
- Conquête de clients
- Combiner prospection et prestation
- Mener plusieurs apprentissages de front : négociation de nouvelles missions, recherche de référents, formation, et assurer ses missions.
Intéressons nous à cette étape. C’est à ce moment là qu’un sentiment nouveau d’appréhension apparaît : avoir trop ou pas assez d’activité.
Il paraît si difficile de trouver les premières missions, comment peut-on en avoir trop ? Pourtant l’activité intense de prospection des 6 à 8 premiers mois, avant les premières commandes, provoque souvent ce type de crainte car elle se traduit par la rédaction de nombreuses propositions. Deux types de document sont présentés au client : les notes d’orientation, qui sont une première approche de la problématique et les propositions qui viennent confirmer l’intérêt suscité par la note d’orientation. Cette approche en deux temps permet d’augmenter la proportion de commandes signées par rapport au nombre de propositions présentées.
Il est courant que trois propositions donnent lieu à une commande et que sur les deux propositions perdues, une relation qui portera ses fruits ultérieurement ait pu se nouer.
Les jeunes consultants apprennent vite qu’il vaut mieux craindre trop d’activité que pas assez. Il y a tant de manières de s’organiser pour réguler une charge, et si peu pour remplir un carnet de commande qui souffre d’une activité commerciale trop peu nourrie.
Devenir autonome : quelles issues ?
Le parcours de ceux qui veulent devenir autonomes au fil d’un engagement progressif et pragmatique se poursuit ensuite avec plusieurs issues possibles. Soit les personnes créent une entreprise, soit elles retrouvent un emploi le plus souvent choisi cette fois-ci, soit encore elles restent portées et poursuivent leur carrière sous ce statut.
Ce parcours vers l’autonomie professionnelle vaut également pour les moins de 45 ans. C’est même parmi eux qu’on trouve les plus volontaires, certains allant jusqu’à quitter un emploi stable pour tenter leur chance à l’aide du Portage. C’est là une attitude nouvelle encore réservée à quelques privilégiés qui bénéficient d’une expertise reconnue et recherchée. Pour ceux-là le risque est moindre. Mais ne réalisent-ils pas le projet de vie dont beaucoup rêvent ?
Après cinq années, le chiffre d’affaires des consultants se maintient à 50%, malgré la baisse du nombre de missions au fil du temps.
Année 1 :1 |
Année 2 :1,17 |
Année 3 :0,84 |
Année 4 :0,66 |
Année 5 :0,53 |
Année 6 :0,46 |
Le chiffre d’affaires moyen des portés peut être situé aux alentours de 30K€. C’est essentiellement dû à l’hétérogénéité des populations portées.
Aux principales typologies examinées ci-dessus, nous devons ajouter celles qui n’utilisent le Portage que ponctuellement et qui bénéficient de plusieurs activités et statuts : des chercheurs qui apportent occasionnellement leur appui à une démarche qualité, des médecins qui conseillent des associations ou des laboratoires, des enseignants qui participent de temps à autre à des conférences. Tous ces exemples montrent que le Portage est une solution plus simple pour quelques jours d’activité annuelle qu’une inscription en tant qu’indépendant ou auto-entrepreneur. Ces consultants occasionnels qui ne facturent que quelques jours par an, viennent affaiblir la facture moyenne dans des proportions élevées car leur nombre n’est pas négligeable : ils représentent 20 % des consultants ITG.
Ces différentes considérations nous montrent que le paysage du Portage Salarial est loin d’être uniforme, et s’est considérablement diversifié au fil des années.
Cette diversification se traduit également au niveau des profils concernés par le portage. Depuis l’ordonnance adoptée par le gouvernement le 2 avril 2015, il n’est plus nécessaire d’avoir le statut de cadre pour exercer son activité. Dans cette logique de souplesse, cette ordonnance a permis une baisse du salaire minimum du porté : il s’élève désormais à 2380 euros bruts.
Télécharger l’ordonnance en intégralité
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Nos 3 premiers articles :
- Portage salarial : quels sont les profils concernés ?
- Pratiquer son activité en portage salarial : pourquoi ce choix ?
- De la transition entre deux emplois à l’autonomie en portage
Suite à l’ordonnance du 2 avril 2015, nous avons publié une série d’articles afin de vous donner une vision globale du portage salarial en France du point de vue des salariés portés.