Notre système de retraite a connu de multiples réformes. La dernière révision n’est d’ailleurs peut-être pas la dernière. En attendant, quelques mesures sont intéressantes à décoder. Nous aborderons ici le montant nécessaire de mission pour valider un trimestre de retraite de base quand on travaille en freelance ou en portage salarial.
Retraite : des formules de calculs pas toujours faciles à comprendre
Notre perception du système de retraite est troublée par la multiplicité des régimes (environ 40 sont répertoriés), les trajectoires professionnelles heurtées qui mêlent périodes de stages, études, travail, chômage, divers statuts ou régimes, les formules de calcul à multiples facteurs et leurs révisions ne simplifient pas notre appréhension du système.
Pour rendre compte des réformes, les medias se concentrent en général sur quelques points phares, souvent sensibles : la durée de cotisation, l’âge légal de départ à la retraite et l’âge du taux plein. Ce sont des lignes d’horizon qui parlent précisément à chacun d’entre nous. Nous nous interrogeons sur le fait de savoir si le marché du travail sera encore capable d’absorber des travailleurs à bout de souffle. Néanmoins je sais que nombre d’entre nous ne saisissent pas forcément très bien comment partir à taux plein si on n’a pas validés tous ses trimestres. D’autres pensent qu’en partant à l’âge légal avec une durée de cotisation supérieure à ce qu’autorise leur tranche d’âge, ils vont augmenter le montant de leur pension retraite. Derrière ces points phares se cachent d’autres notions telles, que le nombre de trimestres cotisés, la base cotisée, la décote, la surcote, le régime de base, les régimes complémentaires… À ne pas bien comprendre ces notions et les liens entre elles, on peut passer à côté de la compréhension des réformes et de ses impacts sur notre vie professionnelle.
Une nouvelle mesure : l’abaissement du montant du salaire pour valider un trimestre de retraite
Nous ne reviendrons pas sur l’ensemble de ces points maintenant. J’indique plus bas des sources auxquelles vous pouvez vous référer. J’aimerais revenir sur une mesure qui passe plus inaperçue mais qui est d’importance pour plusieurs catégories de personnes : l’abaissement du montant du salaire nécessaire pour valider un trimestre de retraite. Elle concerne les jeunes qui démarrent dans la vie professionnelle, les seniors qui finissent la leur et à qui il manque quelques marches d’escalier, les personnes qui ont de faibles salaires ou bien celles qui travaillent à temps partiel. Les consultants freelances qui démarrent un nouveau projet professionnel en passant par les missions de conseil se retrouvent bien souvent dans ces catégories.
Quand on parle retraite, ce n’est pas le temps de travail mensuel, trimestriel ou annuel qui sert uniquement de base au calcul du nombre de trimestre cotisés mais également le montant du salaire. C’est le montant du salaire brut (limité au plafond de la sécurité sociale), base de la cotisation, qui permet ou pas de comptabiliser un trimestre de retraite. Par exemple si le salaire est de 2000 euros pour 1 mois de travail (soit 151.67 heures), c’est bien un trimestre qui sera comptabilisé et non pas un mois. Car c’est la base cotisée de 2000 euros qui est à considérer pour comptabiliser un trimestre de retraite. Comptabiliser un trimestre de retraite dépend donc de la rémunération qui sert de base à la cotisation retraite et non pas du travail effectué de façon continue tout au long d’un trimestre.
La nouvelle réforme abaisse le montant de rémunération nécessaire pour acquérir un nouveau trimestre retraite. Un salaire cotisé de 1430 euros (150 fois le smic horaire) suffit pour valider un trimestre de retraite.
Une nouvelle importante pour les seniors en fin de carrière
C’est une information importante pour toutes les personnes en démarrage d’activité et en particulier les seniors en fin de carrière à qui il manque quelques trimestres pour pouvoir liquider leur retraite à taux plein.
Freelances : comment calculer votre retraite si vous travaillez par missions ?
C’est intéressant de regarder comment cela peut se traduire en termes de mission. Sachant qu’en portage salarial le prix de journée minimum est de 300 HT euros la journée (ce qui inclut les cotisations sociales), qu’une mission de 11 jours représente 77 heures de travail mensuel (c’est ce qui va figurer sur le bulletin de salaire) et permet donc de cotiser sur une base plafonnée d’environ 1913 euros (légèrement supérieur à 1430 euros), cette mission de 3300 euros HT est suffisante pour générer un trimestre de retraite. 3300 euros multiplié par quatre trimestres, soit 13200 euros de missions sur l’année, peut suffire à valider 4 trimestres. Là où tout le monde recherche la solution qui va lui permettre de travailler à temps plein toute l’année pour gagner les précieux trimestres manquants, un travail par mission quelques semaines par an permet aussi de valider les trimestres d’autant plus que les 25 meilleures années de salaire sont acquises.
Le travail par mission ou en freelance est donc une solution sérieuse pour finir une carrière professionnelle. Le portage salarial, en permettant de capitaliser sur le statut de salarié, simplifie cette période de fin de carrière en évitant la création d’une entreprise pour un temps limité. Il est un excellent support pour valider facilement, et en étant accompagné, les trimestres de retraite nécessaire. Le mieux est d’en parler au conseiller de votre société de portage salarial.
Sources :
Les échos patrimoine N° 4 décembre 2013, le nouvel observateur N° 2549 et alternatives économiques N°325.
1 commentaire
Merci pour cette démonstration qui permet à une consultante qui démarre de comprendre un des enjeux qui compte dans la décision de trouver une alternative à un retour à l’emploi et de prendre conscience que le travail par mission est une sérieuse option, un travailler autrement qui encadre correctement une fin de carrière.
Martie