Les métiers du graphisme et du design sont historiquement très tournés vers l’indépendance. En effet, les graphistes, illustrateurs, designers, dessinateurs-maquettistes ou directeurs artistiques se lancent très souvent en freelance, et pas seulement pour le désir de liberté associé à leur créativité. Ils profitent aussi d’opportunités de missions qui sont nombreuses, notamment au sein de studios graphiques et d’agences qui externalisent souvent une partie de leur production artistique.
Claire Rochas est designer graphique en portage salarial, en parallèle de son activité de déléguée ITG à Chambéry et à Grenoble. Forte de presque 20 ans d’exercice de son métier en portage salarial, elle nous livre son témoignage et ses recommandations.
Comment choisit-on le statut de porté quand on est graphiste ?
Au début, on le choisit sans le choisir vraiment. C’est une opportunité. La capacité que l’on porte en soi de convaincre un client et qui fait émerger soudain la nécessité d’un statut. Les créatifs sont plutôt des personnes autonomes ou qui ont souvent en elles une envie fondamentale de liberté liée à leur imaginaire. Je n’ai pas fait exception !
Cette structure de personnalité appelle des solutions souples, adaptables, réactives et surtout proposant un traitement administratif de l’activité poids plume : la parfaite description du portage salarial.
Au fur et à mesure des missions et une fois la posture apprivoisée grâce aux formations, cela devient un vrai choix et là encore dans la durée, le portage salarial a répondu non seulement à mes attentes mais aussi au marché qui est le mien.
La création est un domaine fortement concurrentiel et dont les budgets constituent une variable d’ajustement en temps de crise. Les commandes sont donc soumises à de fortes et imprévisibles amplitudes mais aussi à un manque de visibilité. Avoir donc des charges proportionnelles aux gains engrangés m’a permis de sécuriser mon business sans me précariser car le modèle est épuré et va à l’essentiel.
Comment résoudre la question de l’image avec les clients ?
C’était une question importante pour moi voire fondamentale car en travaillant sur de la stratégie d’image de marque : l’image envoyée devait être parfaitement maîtrisée et représentative de mon positionnement.
Cette liberté créative, j’en avais besoin dans ma présentation… Là encore, j’ai eu des réponses claires et des marges de manœuvres peu contraignantes. Seule la commande et la facture ont été à l’image de ma société de portage, tous les autres supports ont été travaillés selon la charte que j’avais créée pour moi.
Le portage salarial peut-il ouvrir sur des collaborations avec d’autres experts : écriture, illustration, impression numérique… Ou bien avec des sous-traitants qui n’auraient pas le même statut ?
Les projets se sont développés et bien évidemment pour garantir la qualité et/ou répondre à des demandes plus complexes, j’ai soit fait appel à des sous-traitants extérieurs (essentiellement des imprimeurs), soit passé des annonces dans le réseau des consultants pour trouver des personnes avec qui travailler (développeur web, rédacteur).
Concernant les prestataires extérieurs, les rôles ont été répartis clairement et cela m’a permis de faire valoir plus facilement le travail de suivi de fabrication. Côté compétences complémentaires, j’ai pu participer en équipe à des projets de plus grande envergure.
Quel bilan après presque 20 ans en portage salarial ?
J’ai le sentiment d’avoir une parfaite maîtrise de mon parcours avec un investissement en terme de gestion très faible compte tenu de l’autonomie octroyée. En effet, gérer mon activité me prend moins d’une matinée par mois. C’est plus de temps accordé à mes projets, mes clients, à la création ou à rechercher de nouvelles pistes en matière d’image.
J’ai gagné en professionnalisme en côtoyant d’autres personnes travaillant sur des métiers totalement différents du mien. Leur approche des problématiques, issue de secteurs métiers aux antipodes du mien a enrichi mon regard et ma démarche et aussi la manière de transmettre les fondamentaux de mon métier dans des cultures d’entreprises différentes.
La souplesse m’a permis d’avoir un développement harmonieux et j’ai ainsi re-choisi le portage au cours de mon parcours professionnel car il s’est avéré le choix le plus adéquat.
Vos recommandations pour choisir votre société de portage?
Lorsque j’ai choisi ma société de portage salarial, plusieurs facteurs essentiels à mes yeux sont entrés en ligne de compte :
- la qualité des personnes rencontrées, leur droiture, leur authenticité et leur engagement à respecter les règles d’un métier qui lors de mon choix restait assez flou ;
- les garanties de sérieux apportées et vérifiées en toutes circonstances : confier ses honoraires à une entreprise n’est pas un acte neutre ;
- la précision des réponses données, les explications concrètes qui m’ont aidé dans la prise de responsabilité de mes choix mais aussi l’accompagnement proposé et qui m’a fait grandir dans cette posture.
Pour de plus amples informations n’hésitez pas à contacter Claire Rochas.
2 commentaires
je suis actuellement salarié depuis plusieurs année. Mon AE existe depuis juin 2009 et dans quelques mois je vais quitter mon emploi par le biais d’une rupture de contrat conventionnelle et me consacrer a plein à mon AE. Si j’ai bien compris je pourrai cumuler l’ARE et mes revenus d’AE sous certaines conditions de plafonnement.En revanche je souhaiterais savoir ce qui va ce passer pour le régime social. Vais-je dépendre encore de la cpam pendant les 15 mois ou je serais couvert par les assedic ou bien vais-je basculer au RSI? Existe-t-il des documents précis concernant l’affiliation aux régimes sociaux.
Bonjour Emile,
Tout d’abord, merci pour votre commentaire. En effet, les AE sont rattachés au RSI qui est moins avantageux que le régime des salariés classiques. Pour plus de renseignements, je vous conseille cette page qui vous explique les différences avec le statut salarié :
http://www.itg.fr/portage-salarial/creation-entreprise/auto-entrepreneur.html
Cordialement,