C’est au moment où les départs en retraite massifs causés par le « papy boom » creusent la pyramide des âges que les entreprises éprouvent des besoins nouveaux en matière d’encadrement. Où trouver ces ressources, sinon au sein de ces cohortes de cadres jeunes retraités, qui peuvent travailler avec des horaires aménagés quelques années de plus ! Il s’agit là d’une situation nouvelle à laquelle doivent faire face les DRH, gardiens de l’orthodoxie des pratiques, mais aussi en charge du facteur principal de production : le facteur humain.
Pourquoi les entreprises peuvent avoir besoin des jeunes retraités ?
L’apport des jeunes retraités dans les organisations est un plus indispensable à considérer avec attention pour des raisons bien spécifiques :
- tout d’abord, un besoin davantage de flexibilité pour faire face aux effets conjoncturels inconfortables qui donnent l’impression de rouler sur une tôle ondulée ;
- ensuite, du fait même de l’accélération des changements et de l’innovation qui poussent les organisations à travailler par projets ;
- à quoi il faut ajouter, le besoin de tuteurs pour adapter les jeunes générations aux différents métiers et aux contextes professionnels.
Les seniors : souvent des ressources précieuses
Les managers et les experts les plus précieux sont ceux qui ont déjà une expérience substantielle. C’est pourquoi il s’en trouve beaucoup parmi les seniors. Leur départ en retraite peut créer quelques difficultés dans une période où le marché de l’emploi des cadres se tend.
Du côté des jeunes retraités, les perspectives qu’apporte le prolongement de la vie au-delà de 85 ans pose la question de leur investissement intellectuel et physique dans une activité qui les mobilise régulièrement et suffisamment sans pour autant les employer à plein temps. Le montant actuel des retraites du secteur privé renforce cette nécessité car le différentiel de revenus entre la pension perçue et le dernier salaire avoisine 50%.
Pour ces raisons, il y a de plus en plus de jeunes retraités qui sont rappelés par leur entreprise pour des missions ponctuelles et qui y répondent favorablement.
Quelles difficultés peuvent se présenter pour l’emploi des jeunes retraités ?
Lorsqu’il est question de confier une mission à un jeune retraité, il faut bien constater que les entreprises ont beaucoup improvisé ces dernières années en empruntant des formules peu adaptées voire hasardeuses. Depuis le paiement de missions à partir d’une base étrangère jusqu’à l’auto-entreprenariat, les pratiques ont été fort variées, la précarité des moyens employés traduisant l’absence d’un référentiel ad hoc.
Les services de l’État n’ont pas manqué de sanctionner ces errements : redressements fiscaux assortis de plaintes au pénal, requalification de pseudo-indépendants sur la base de leur dépendance économique à un seul donneur d’ordres (et/ou du lien de subordination effectif constaté avec celui-ci). Ces mésaventures ont été assorties de plus ou moins de publicité, certaines ont même été largement commentées par les médias.
Nous poursuivrons donc cet article la semaine prochaine avec un comparatif des statuts et des risques liés à l’emploi des jeunes retraités.