René Robert accompagne les PME en situation de transition capitalistique et leurs dirigeants sur un facteur clé de réussite : la capacité à avoir une vision et à la partager avec ses collaborateurs. Après une école de commerce, il connaît pendant dix-sept ans une carrière classique en entreprise dans des fonctions commerciales puis managériales avant de passer en cabinet. A 42 ans, il fait le choix de l’autonomie et crée sa propre structure. Après quinze ans comme gérant de SARL ou travailleur indépendant, il a aujourd’hui décidé de travailler en freelance et de poursuivre son activité en Portage salarial. Il nous explique ses choix.
Après une carrière de salarié opérationnel, pourquoi avoir décidé de quitter le monde de l’entreprise pour travailler en freelance ?
Dans tous les postes que j’ai occupés dans des entreprises aussi différentes que Mobil, Manpower ou Kodak, ce qui m’a toujours intéressé, c’est de comprendre les relations humaines. Comprendre les interactions, et ce qui faisait les bons managers, notamment leur capacité à animer des équipes. Dans un cabinet international pendant trois ans, j’ai fait du recrutement et approfondi ces dimensions. Je me suis formé à des outils d’évaluation et de développement du management et j’ai participé à plusieurs projets d’accompagnement du changement.
Non seulement la gestion administrative des projets se révélait chronophage, mais je ne me retrouvais pas dans une approche très formatée qui laissait peu de place à la prise en compte de la réelle problématique du client. C’est la raison pour laquelle, à quarante-deux ans, j’ai fait le choix de l’autonomie. L’idée était de développer une petite structure beaucoup plus flexible, beaucoup plus à l’écoute du client que dans le déploiement d’outils standardisés. J’ai créé une société, recruté une assistante, un premier puis un second consultant. A un moment donné, j’ai souhaité quitter Paris. J’ai alors passé le relais pour vivre une courte période de statut indépendant, avant de recréer un cabinet dans le sud-ouest.
Il est plus habituel de passer à la création d’une structure après avoir testé son activité en Portage salarial plutôt que de faire le chemin inverse… Pourquoi ce choix ?
Avec le recul, après quinze ans d’activité indépendante, deux créations de cabinet et un passage en indépendant, si je fais le calcul de tout ce que j’ai dépensé en frais de création, de comptabilité et autres, il aurait été beaucoup plus intéressant pour moi de travailler en Portage salarial. Et j’aurais consolidé ces sommes en points de retraite. Sans parler de l’énergie consacrée à la constitution des dossiers. Au-delà du coût, il faut intégrer le temps passé.
Le temps de l’indépendant, c’est de l’argent puisque c’est ce qu’il vend. La demi-journée passée avec le comptable est perdue pour autre chose et pas très épanouissante. La gestion administrative des projets en lien avec la déclaration d’organisme de formation prend un temps fou ! Le rêve entrepreneurial est cher payé. Et puis il ne faut pas oublier non plus que le statut salarié donne une forme de filet de sécurité en cas de baisse d’activité. Les cotisations chômage représentent 5% en termes de charge, une assurance perte d’activité pour un entrepreneur, c’est presque le double. En tant que salarié, je pourrai liquider ma retraite à 62 ans, alors qu’en tant qu’indépendant il faut attendre 65 ans.
Finalement, c’est le confort du statut salarié qui l’emporte…
Pas seulement. Les consultants en Portage salarial sont vraiment identifiés comme des travailleurs freelances. Alors qu’un gérant de structure est assimilé à un patron de PME, et peut faire peur à des consultants indépendants, comme à des cabinets qui préféreront faire appel en sous-traitance à des indépendants. J’ai découvert le bonheur de travailler en réseau et je préfère aujourd’hui aller vers davantage de flexibilité. C’est un autre schéma de pensée. J’ai eu envie de m’alléger, de ne plus être attaché à des bureaux. Un consultant porté n’a pas de siège social. Et quelle facilité de faire sa déclaration d’activité mensuelle quand on a connu les déclarations de TVA, le temps passé avec le comptable… Tout ce temps détourné du seul sujet qui vaille vraiment la peine : aller chercher des clients et s’en occuper.
Lorsque je rencontre des prospects et laisse ma carte de visite de consultant ITG, je mesure à quel point je suis perçu comme plus disponible qu’un dirigeant de société. Contrairement aux idées reçues, c’est beaucoup plus sécurisant pour mes interlocuteurs. Un prescripteur va me recommander personnellement pour mon expertise. Il a davantage le sentiment de maîtriser les choses. S’il recommande une société, il peut se demander si la structure ne risque pas d’empiéter sur son propre territoire, donner un autre type de conseil que celui pour lequel elle a été citée, et faire intervenir des collaborateurs qu’il ne connaît pas.
Autre élément important, celui de l’identité. Nous vivons à l’ère des réseaux sociaux. Comment articuler l’expertise d’un consultant avec l’apport du cabinet ? Je suis beaucoup plus à l’aise pour présenter mon identité autour de mon nom que je ne l’étais pour construire un site autour de l’activité du cabinet. Un individu s’intègre facilement à un réseau, contrairement à un cabinet dont le nom vient heurter celui du réseau. Et puis, intégrer une société comme ITG, c’est aussi rentrer dans une famille. Vous êtes en relation avec des pairs, avec des expertises différentes, c’est la richesse du collectif. En cas de besoin, la force de frappe est là. Finalement, le Portage salarial avec ITG, c’est l’indépendance sans les lourdeurs administratives et sans la solitude.
Merci à René Robert pour cette interview. Pour en savoir plus sur son parcours, vous pouvez consulter son profil linkedin.