Une des premières questions que se posent les consultants indépendants quand ils commencent leur activité est de savoir où ils vont travailler. Pour trouver vos premières missions, vous pouvez être amenés à recevoir vos clients. Mais il est important de bien évaluer la nécessité d’avoir votre propre bureau, surtout que le coût associé à une location n’est pas négligeable pour un consultant qui débute. Parfois il faut savoir être malin et ne pas précipiter les choses, croyez en mon expérience…
Le souvenir de mes débuts comme consultant chez ITG
Mon domicile est en banlieue de Paris à 12 km. Bien qu’il fût possible de l’aménager pour recevoir des clients, il était évident pour moi que cette idée était inopportune : aucun client à mon sens n’aurait pris de son temps pour se rendre à mon bureau. Si j’avais dû louer un bureau, je l’aurais fait dans un lieu parisien central, l’Opéra, ou les Champs Elysées et le loyer aurait été très élevé, dans tous les cas beaucoup trop élevé pour moi. Pour autant je ne suis pas certain que mes clients l’auraient fréquenté ni même s’ils s’y seraient sentis à l’aise.
Lorsque je me remémore cette période, je me rappelle les différentes circonstances de ces rencontres. Lesdits clients étaient pour seulement le tiers d’entre eux parisiens, dans ce cas je les rencontrais au siège de leur société et pour ce qui est des autres, je les voyais entre deux trains, entre deux rendez-vous, ou bien juste avant de prendre leur avion directement à l’aéroport. Il m’arrivait aussi presque chaque semaine de me déplacer.
Dans les grandes gares et les aéroports, il existe des salles réservées pour le business, dans Paris il y a les grands hôtels où il est très simple de prendre un café ce qui, comparé à un loyer, représente un coût fort modique pour un confort sans égal.
Deux motivations poussent à louer un bureau
L’important, c’est de comprendre ce qui motive le besoin d’un bureau. Le premier cas qui me paraît ne pas devoir être laissé dans l’ombre, c’est celui des métiers où on reçoit des candidats ou des clients pour des entretiens réguliers. Là il s’agit d’une nécessité pour laquelle il est très utile de bien réfléchir aux choix qui s’offrent. Des formules existent comme celles des loueurs professionnels qui peuvent mettre une surface à disposition à la journée voire à la demi-journée. On peut aussi compter sur certaines sociétés de Portage Salarial qui vous dépannent, d’un bureau ou d’une salle de formation équipée pour une contribution modique, le temps de tester votre offre. La colocation peut aussi se révéler être une opportunité intéressante mais attention, elle vous engage sur la durée du bail et vous oblige à vous entendre avec vos colocataires ce qui, dans le travail n’est pas toujours évident car les contraintes des uns peuvent constituer un obstacle à l’activité des autres.
Le second cas est celui de la personne qui veut se rassurer et conforter son entourage : « je vais au bureau ». C’est la posture à éviter. Tout le monde peut matériellement travailler chez soi. J’ai rencontré des consultants qui s’aménageaient un placard dans leur chambre pour y parvenir. Lorsque vous démarrez votre activité, vous pouvez vous ménager des dispositions transitoires, le temps de confirmer vos choix et de générer un revenu régulier et Sune perspective de gains.
Les frais et les investissements
Pour les autres dépenses, je vous conseille de faire un budget c’est bien suffisant (et non pas « un business plans »). En effet les consultants indépendants n’ont comme priorité, dans un premier temps, que de se reconstituer un niveau suffisant de revenus. Il s’agit en fait d’une question « d’économie domestique ». Là encore, ne pas jouer à l’entreprise, ça vous conduirait rapidement vers une impasse. Lorsqu’on débute il faut se laisser un maximum de degrés de liberté car vous devez pouvoir remettre vos choix en question : le métier peut ne pas vous plaire, vous pouvez décider d’accepter un poste en CDI, il arrive qu’on se trompe dans ses premières approches. Restez dans une position où un maximum de choix restent ouverts le temps de confirmer votre nouvelle posture.
L’attitude qui consiste à dire « je plonge », « je prends des risques », « je décide » rassure peut être un temps sur ses propres capacités à dominer la situation mais, elle n’apporte rien dans la consolidation d’une clientèle. Le risque est plus souvent un mythe qu’une nécessité dès lors que la prudence n’entrave pas l’action. Dans tous les cas, il convient de bien fonder ses décisions, d’examiner les solutions alternatives, le temps dont on dispose réellement.
Retrouver un revenu suffisant
La notion de revenu prête toujours à discussion aussi convient-il de définir ce qu’est un revenu suffisant. Il s’agit soit du revenu antérieur, s’il était lui-même suffisant soit d’un revenu inférieur si on souhaite diminuer ses dépenses pour desserrer la contrainte de temps consacré aux activités professionnelles.
On se reconstitue un revenu moyen (celui correspondant à son ancien job), en moyenne après 18 à 24 mois d’activité. Patience ! Mais ça vaut le coup. Comme disait Marc Cadiot l’un des fondateurs d’ITG avec Jacques Vau : il est des situations où mieux vaut avoir quatre clients qu’un employeur.
Pour aller plus loin sur la recherche de missions :
Articles du blog :
- Trouver vos premières missions : 8 atouts à réunir pour les consultants
- Atout n°1 : ne pas faire une étude de marché
- Atout n°3 : gardez votre plaquette pour vos prescripteurs
- Atout n°4 : ne créez pas un produit ex-abrupto
- Atout n°5 : ne passez pas à côté de la notion de micro-cible
- Atout n°6 : évitez de vous dissimuler derrière une marque, un concept
- Atout n°7 : concevoir un projet n’est pas nécessaire
- Atout n°8 : Le conseil, un métier de prescription
Livre : « Consultants : trouvez vos premières missions et développez votre business » (Auteurs : Catherine Pompei et Roland Brechot).
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